Plume de soie   Inscrit le: 9/2/2008 De: Terrebonne (Québec) Envois: 131 |
REGARDS SUR L'ENFANCE
Tous les enfants ont des cœurs de neige, des yeux remplis d’étoiles et des visages de chérubins.
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— « Tiens, il neige… », s’imagina l’enfant dans ses langes, peu de temps avant s’endormir.
Tout simplement, c’était la nuit sous ses paupières qui venait d’allumer l’écran pour les songes à venir...
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L’enfant au tablier rose a disparu de la toile où, un siècle plus tôt, il avait été peint. Personne ne sait où il se trouve, à part le chat de la famille. C’est un grand mystère pour les adultes qui n’ont d’ailleurs jamais rien compris aux enfants, pense le chat tout doucement et en souriant.
— Ce n’est pourtant pas sorcier à comprendre, dit cette fois Sultan, puisque c’est ainsi que se nomme le chat. L’artiste-peintre a tout simplement voulu retrouver son âme. L’enfant au tablier rose (mais, chut !) nous a quittés sans bruit et sans se faire voir pour aller se cacher dans le grenier de son créateur.
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— La plus belle musique que l’on puisse entendre, dit le hibou, c’est le cri de l’oisillon quand il s’éveille.
— Que cela soit ainsi pour toi, dit l’homme qui observe de sa fenêtre le grand duc dans son arbre, je le comprends. Pour moi, c’est un éclat de rire chez un enfant.
On a toujours l’oreille de son cœur.
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— La pluie chante et pleure en même temps… et cela rien que pour moi ! s’émerveille Loreli, qui a six ans.
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Donnez du papier et des crayons de couleur Ă un enfant, et il vous inventera, avec ses dessins invraisemblables, un monde fabuleux... Ă son image.
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Qui, de l’enfant riche que désabusent tous les jouets ou de l’enfant pauvre qui est aimé de son chien, est le plus à plaindre ?
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Il n’est malheureusement point de rois mages pour les petits des hommes, pourtant sauveurs eux aussi de l’humanité.
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Joie d’enfant, à la vue de sa première bicyclette. Sa première aventure, en l’enfourchant, sera de se rendre au bout de la rue, une main de son père sur le siège et l’autre sur le guidon pour maintenir l’équilibre. Et, confiant, on le verra alors prendre des ailes.
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Mais, qu’est-ce donc qu’un enfant, sinon un ruisseau en partance pour la mer, un bourgeon éclaté à nos branches bientôt mortes ? Une aube claire dans nos sombres journées ? Un rayon de soleil qui traverse nos nuages ? Un astre d’or tombé du ciel ? Le trésor inestimable de nos îles désertes ? La source vive à nos puits taris ? Le soleil de notre nuit ? Un chant d’oiseau pour bercer nos silences matinaux ? Un sourire à nos larmes révélé ? La plus belle heure de nos journées et le dimanche de nos semaines ? Une perle enchâssée au collier des mauvais jours ? Un cri d’amour dans la nuit de nos insomnies ? Une douleur secrète et aigue au cœur, un lancinant appel de détresse ? Un mendiant en quête de joies ? Une terrible exigence ?
Qu’est-ce qu’un enfant, sinon un peu plus tard le regard qui nous démaquillera et qui nous jugera ? Une erreur qui nous prolongera ? Une blessure qui lentement nous tuera ? Le bref passage d’un train ou d’une douce vague sur la mer en allée ? La prochaine victime de nos bêtises qui, demain, sera peut-être votre bourreau ?
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Quand, pour la première fois, un nouveau-né ouvre les yeux, que voit-il… sinon des ombres et des lumières ?
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L’enfance est un jardin que l’adolescence puis l’âge adulte viendront emplir de mauvaises herbes en y épandant tour à tour leurs orties et leur chiendent.
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La mère est laide, le père est moche. Mais leur enfant est un chérubin ! Dieu a réparé.
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Si on pouvait savoir à quoi rêvent les enfants, on découvrirait peut-être des images du paradis d’où ils sont venus.
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L’enfant que nous avons été un jour nous réapparaît dans le miroir des yeux qui nous regardent en nous aimant. Et c’est toujours un beau miracle, à tout le moins la plus belle, la plus agréable et la plus grande surprise que puisse nous faire la vie.
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Un enfant vous vient-il que vous voilà tombé à genoux dans l’enfance.
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Les enfants, ces vieillards de l’avenir !
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Quand les yeux d’un enfant me regardent, j’y vois la bonté de Dieu. Et quand ils me sourient, j’y vois la beauté d’un ange. Et s’ils sont trempés de larmes, c’est que j’y vois mal.
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Les parents apprennent à leurs enfants à marcher, puis à parler. Mais qu’est-ce qui les fera donc si souvent courir et tant crier, sinon l’urgence de vivre et de tout connaître ?
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Dans l’émerveillement de l’enfant, c’est toujours le premier jour de la Création qui se révèle.
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C’est pour l’enfant que nous avons déjà été qu’il nous faudrait réapprendre à vivre. Mais, il faut y mettre de la patience, car c’est un long et rude apprentissage.
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Les joies, tout comme les chagrins des enfants, sont incommensurables.
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Puis viendra un jour où l’enfance vous quittera sans vous prévenir, comme le dernier ressac d’une vague sur la mer. Ou bien elle s’envolera d’une aile lasse pour un long voyage vers d’autres cieux, comme le fait l’oiseau en quittant son nid avec tristesse avant l’arrivée des jours froids de l’hiver et de la vie.
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L’enfance est un royaume à ciel ouvert. La vieillesse en est le musée.
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