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     Les petits pas d'un rĂŞve grand... Extrait de mon premier roman en oeuvre
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Expéditeur Conversation
Abdelkader
Envoyé le :  3/12/2010 23:46
Plume de platine
Inscrit le: 31/12/2006
De: Chlef / Algérie
Envois: 7615
Les petits pas d'un rĂŞve grand... Extrait de mon premier roman en oeuvre
Je me croyais le seul écrivain en ville, mon premier livre à la main, le cœur ouvert sur le monde de la littérature. « La fumée du vent », c’est le titre de ce recueil de poésie, je le sentais comme un nouveau né, arrivé à la maison l’année où il a plu toutes les cordes de l’hiver, ce qui faisait une atmosphère joyeuse pendant cette période au sein de ma famille et de l’ensemble de mon entourage.
Le livre était plein de poèmes, ma tête aussi. Je marchais en écrivant des bouquets de vers que le paysage inspirait à mon imagination, je dormais en brodant des strophes avec des rimes qui sonnaient telles des clochettes dans mes sommes heureux, je pensais en poésie, perché sur un nuage, vaguant au dessus d’un quotidien sans histoires. Je ne connaissais aucun écrivain dans ma ville, je me pensais le seul à avoir enfanté d’une étrange créature dont les paroles portent des ailes, un livre qui me propulse tous les jours loin dans le ciel, loin dans les arts, loin vers un autre destin.
J’ai passé l’hiver à faire la navette entre Chlef et Oran, c’est là où se trouve Dar El Gharb, la maison d’édition chez qui j’ai édité ce premier livre. Il fallait s’y rendre plusieurs fois avant de finaliser le produit et de signer sa sortie au marché. Ce fut comme un pas vers une autre forme de vie. J’étais toujours pensif durant ces déplacements, j’avais ces mots en moi, je les sentais tel un fardeau qu’il fallait reposer ailleurs, je me sentais esclave des ces verbes qui m’imposaient le chemin vers une contrée de liberté, je devais suivre cet itinéraire afin d’atteindre l’écho d’un cri émis durant les nuits où j’écrivais mes peines et décomptais mes joies.
Je dessinais des toiles de peinture sur les murs de la ville en passant dans les rues encombrées de vendeurs de tout ce qui se vend ; légumes, fruits, pain traditionnel de toutes sortes, herbes fines, vêtements et autres objets vestimentaires et ménagers étalés en plein trottoirs, ce qui donnait à la ville l’aspect d’un souk ambulant. Je faufilais parmi la foule dense qui occupait la chaussée même, entre les files des voitures qui bloquaient fréquemment, j’oubliais tout ce monde, j’étais un piéton magique dans un rêve céleste.
Je dessinais, je faisais du vacarme une chanson d’amour, et redonnais du charme aux injures de plein jour, je dorais les vitrines de lumières qui retirent le client d’une famine d’un mal qui tend au pire, je prônais la patrie usant du plus bel art que le passé nourrit de son trésor d’histoires. Et d’une touche de pinceau je trace de longs sourires qui coulent tel un ruisseau au bois des souvenirs, mes pas laissant l’empreinte du raccourci des joies que les passants empreintes confiants de bonne foi.
J’avais sur le dos un petit sac qui contenait une dizaine d’exemplaires de mon livre qui venait de sortir, j’avais honte d’avouer que j’étais l’auteur de cette créature, éteinte en ville depuis que la librairie de Mr Houari est devenue une pizzeria, ainsi que pas mal d’autres bibliothèques devenues vendeurs de téléphones mobiles, de cafés ou bien de vêtements de fripes qui font une concurrence violente aux boutiques du prêt-à-porter neuf. Je m’arrêtai chez Moumen pour prendre un thé debout, c’est aussi un fleuriste avec un étalage de fleurs de plusieurs sortes qu’il vend et s’en sert pour décorer les voitures des fêtes de mariages. Le serveur connaissait mon habitude, il me tendit un verre de thé chaud, sans menthe ni tranche de citron. La journée était encore fraîche par ce début de printemps.
J’observais à partir du café du coin le carrefour encombré par les voitures, en majorité des taxis, et le désordre des piétons mêlés aux vendeurs à la sauvette, traqués de temps à autre par des policiers qui font la ronde à deux pour mettre l’ordre chez une foule de passants qui ressemblerait fortement à un moment de récréation d’école.
En regardant vers le bas de la rue, l’idée m’est venue de passer chez Nourdine, le vendeur de journaux et magazines situé à quelque pas de là. Il avait dans sa petite boutique des produits scolaires et de petits articles de fantaisies, il était ravi quand je lui ai présenté mon secret, « La fumé du vent ». Après m’avoir félicité et encouragé à continuer, l’ami garda quelques exemplaires en me promettant de me faire connaître auprès de ses clients. C’était le premier pas de ce bébé étrange.
Le jour même j’ai rencontré mon premier enseignant de langue française, Mr Bensouna Hamid, à qui j’ai offert un livre en lui rappelant que c’est le fruit qu’il a semé il y a longtemps à l’école Ben Badis, ex Lallemand. Il me remercia vivement et me gratifia de quelques éloges en me souhaitant d’autres exploits. Nous avons discuté un peu de notre école, détruite durant le séisme d’octobre 1980. A sa place il y a un grand immeuble qu’on nomme communément le bâtiment du 5em, avec plein de magasins en bas, le maître avait la nostalgie pour ces temps révolus.
La maison d’édition me confia en main les 300 exemplaires que je pouvais imprimer avec mes maigres moyens, c’est une édition à compte d’auteur, on accorde l’édition gratuite aux auteurs connus, la vente de leurs produits et les bénéfices sont garantis d’avance. J’ai distribué une partie de ce quota entre mes proches, mes amis et certains de mes collègues, j’en ai aussi envoyé à quelques amis dans le monde, le bébé devint un ange ailé de mes mots qui font le grand voyage pour moi...

Abdelkader Guerine...

TRAPER
Envoyé le :  25/12/2010 14:11
Plume de platine
Inscrit le: 9/11/2008
De: Casablanca.
Envois: 6281
Re: Les petits pas d'un rĂŞve grand... Extrait de mon premier roman en oeuvre
Je t'encourage du fond de mon coeur, mon ami car le chemin de la notoriété publique de tes écrits et de l'amour du lecteur pour tes oeuvres est acquis :
Un grand bravo


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sudiste1
Envoyé le :  17/3/2011 17:27
Plume de platine
Inscrit le: 10/3/2011
De:
Envois: 5194
Re: Les petits pas d'un rĂŞve grand... Extrait de mon premier roman en oeuvre
Votre récit me rappelle avoir vécu la même scène. Bon courage!
Honore
Envoyé le :  18/3/2011 9:20
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Les petits pas d'un rĂŞve grand... Extrait de mon premier roman en oeuvre
en te lisant j'ai assisté à une autre facette de ma propre histoire et j'ai apprécié ton âme de poète .
HONORE
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