A tous les carabins, amateurs licencieux,
J’utiliserai là toute la rhétorique,
Car le sujet traité n’est pas des plus gracieux.
Il a, c’est manifeste, un manque d’esthétique.
On a affaire à lui en n’importe quel lieu :
Le pet ou le foireux, vidangeur éventé,
Résonne omni-pétant jusqu’ à Bourgoin Jallieu…
Il est universel et toujours bien caché,
Personne ne l’a vu même en ouvrant les yeux.
Il me vient à l’idée que même à vue de nez,
Le nez est bien le seul organe caverneux,
Qui révèle soudain son âcre odeur poivrée,
Et ceci sans effort, et Ă titre gracieux.
A toutes et Ă tous, pourvoyeurs Ă©oliens :
La perle, la louise, la touze, la douille
Autant de synonymes ne masquant plus rien
Quand le trop plein rageur se transforme en pétouille,
Il arrive sans peine à faire fuir d’un rien
Ce chanteur parfumé vous file-t-il la trouille ?
Car ce vilain plaisir, faisant le plus grand bien,
Sans contrôle pourtant, il arrive qu’il souille.
Il faut pour sa maîtrise y mettre un peu du sien :
L’explosion rectale fait de vous une arsouille !
Rappelez-vous pourtant que dans les temps anciens,
A l’entrée de la ville, il faut vider le sien
Pour expulser le Diable en forme de gazouille !
Ô ! Toi ! Bel amoureux qui as été trahi
Surprenant ton aimée par un de tes vils prouts
Comment vas-tu pouvoir reconquérir ta mie :
Ton image olfactive a pris un de ces coups !
Offre-lui une rose et un petit sursis
Car le rusé renard hors de son petit trou,
Ni chant de passereau, ni joyeux gazouillis,
Efface d’une odeur quelques jours d’amour fou !
Patience, la nature s’amuse elle aussi
Quand la bouche Ă canon de ta belle rejoue
A son tour le verset d’un vent d’Abyssinie ;
Enfin reparfumés, ta joue contre sa joue,
Souffle qu’un vent d’amour à nouveau réunit !
A tous les grands bourgeois, au vilain mal couvé,
Primatoire porteur, d’eau bénite, d’argent,
Il est dans le retable un parfum d’étouffé
OĂą communie ma fois une foule de gens ;
Effrayant petit vent à l’odeur endiablée ;
Vesse d’archevilain qui s’en va ânonnant,
Sous l’orme de l’église, en fête dans l’été ;
Mategrin, trousse-pet, ouvrant le livre saint ;
Le latin peditum leur a donné le pet.
Prières et avés parfumant tous les saints,
Prêchant tout en pèchant d’un accent circonspect :
Qu’il faut avoir été avant que de péter…
----------------
entoliv
Tous mes textes sont protégés par Copyright