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     L'OpĂ©ra Funambule
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Expéditeur Conversation
Debraza
Envoyé le :  23/10/2010 16:44
Inscrit le: 17/10/2010
De:
Envois: 7
L'Opéra Funambule
L’Opéra Funambule

Une doyenne protège le temps du monde,
Et son effondrement,
A l’extérieur de lui sans abat-jour ni rien,
Debout sur l’horizon,
A son aise au fond de l’azur et derrière son arc,
Une trace des colliers de topaze,
De celle qui marche sans arrĂŞt,

Funambule tu trembles,
Avec ces Ă©chardes dans tes doigts,
Tu faillis et ballottes les bras de haut en bas,
DĂ©chirant rageusement les ailes des papillons,
Qui t’agacent avec les fées,
Tu perds ton sang-froid au profit des assoiffés,
Toi qui as la courbe fine et l’échine souple,
Tu coupes la plante de tes pieds,
En dégouttant de perles bleues,

Des chiens te regardent en bas en souriant,
Alléchés a l’idée d’une bouchée,
Tu aperçois leur ombre sale sous les capes,
Devines d’un regard leur squelette opaque,
À quatre pattes grugées par d’autres,
Leurs crocs limés, ce qu’il en reste,
Leurs griffes immondes et grises et les armes aiguisées qui reluisent,
Affûtant la nuit,

Les étincelles funestes s’élèvent jusqu’à tes pieds,
Sur leur bûcher,
Le jeu funèbre te brûle les dix orteils,
Malgré les sorcières qui volent et les fantômes qui te consolent,
Au dessus des feux et des fumées,

Une épave et son précieux trésor,
Un décor de corail surplombé,

D’un sourire pourri par le scorbut,
Ils sautent et s’agitent et taillent ton fil,
Tu tombes en échappant ton cœur,
Qui palpite en sautillant,
Ils t’attendent comme un repas,
Buffet charnel de crabes à volonté,
Pour pourfendre Ă 
Sales-âmes-bestiales-d’affamés,



Regrettant ton sort tu te ravises et tu acceptes,
Les numéros sont toute ta vie,
Hélas tu n’as jamais dansé devant public,
Le cirque fou et ses cerceaux t’obligent et t’étourdissent,
Ă€ divertir ceux qui aboient et Ă  servir ceux qui rugissent,
Tigres sitôt parés de tes rayures volées,
À cet arc-bouté haut en couleurs,
Qui te permet parfois de t’échapper,
Prise entre un jour blanc et l’autre noir,
Les temps de pluie et de soleil simultanés,
Ta seule issue,
Un arc-en-ciel,

Maintenant les couleurs d’une vieille,
Pellicule expressionniste,

À découvert tu as perdu,
Ils n’ont qu’une seule envie de se guérir,
Étales-toi,
Tu offres ta table et te nappes d’eux,
Soumise tu les nourris une nuit chacun,
Puis sauves ce qui reste de ta mince peau d’ivoire,
Tu te crois transparente à présent,

Ils te rejettent Ă  la mer, et les rayures, et le foutre,
Les sirènes plaintives remontent ton arc-en-ciel et cherchent les couleurs,
Ne restent que des cristaux, que des mirages tristesse,
Les nymphes font exception et te jettent en l’air,
La tĂŞte haute et les Ă©paules droites tu essaies un pas,
Tu n’as jamais appris à oublier,
Les fées sont honteuses et accusent les papillons,
Sans cervelle alors c’est facile,
Tu goûtes l’amertume et le sel qui te restent en bouche,

Somnambule sur l’horizon,
Oubliée aux lamentables,
Tu grelottes en soubresauts,
Tu perles en rouge d’humanité,
De ton fil jadis doux comme la soie devenu dur pour la première fois,
Est apparue la corde raide dont rĂŞvent les pendus,


Pourquoi les as-tu croisé à l’horizon,
Comment ont-ils pu te rejoindre,
Tu plains la perdition des pauvres hommes,
Même après tout le mal,
Tu restes douce, blanche et docile,
Qui t’a enseigné cette droiture,
Seule au dessus des océans,

Souffrir par tant de sacrifices répétés,
Quand ta seule réponse ressemble au pardon,

Jamais n’en avais-tu regardés de si près,
Ni de ce navire étrange, boueux et ancré dans les algues visqueuses,
Tu ne croyais pas la chose possible,
Sont-ils tous pareils,
Par ta faute et la leur,
Ou est-ce celle des fées et des papillons,

Une envie de se jeter Ă  la mer la prend soudain,
Mais les sirènes chantent juste pour elle et lui donnent courage,


C’est le capitaine qui l’a vue le premier,
Drapée d’une vapeur comme seul vêtement,
Il ne voulait qu’observer sa grâce et ses voiles,
Et la garder bien en mire en secret,
Puiser dans cette âme légère la force,
De mener l’écorce du vaisseau échoué,
Les hommes se sont doutés de quelque chose,
Ils ont cherché le capitaine barricadé,
Qui ne pouvait duper personne,
Ni encore moins les maîtriser quand ils ont vu la porte,

Une porte Ă©trange,
Ne flottant ni sur l’eau, ni dans l’air,
Mais bien dans la lumière.
Ils se sont tus d’un seul coup, la gueule béante,
Les eaux ont arrêté de rouler la houle,
Comme retenant leur souffle,
A l’affût des tambours,
Déjà les sirènes pleuraient un opéra,
Et on a même tenté de les prendre au filet,



C’est à ce moment-là que les matelots ont bavé, rugi et agité la queue, pris d’une soudaine énergie déraisonnée et cruelle. Tu as perdu pied et défié l’impossible. Se piétinant, se bousculant, un seul trou de serrure pour tous les marins, un seul œil chacun à tour de rôle. Ils découvraient cette sépulture flottant sur les vagues, alors que sirènes et nymphes lui tenaient la tête hors de l’eau dans un interdit désespéré. Un moment, la terre a arrêté de tourner et s’est désaxée.

L’équipage immaîtrisable cherchait une clé pendant que d’autres la contemplaient. Le capitaine pleurait, regrettant les flûtes et les roseaux, et les petits ruisseaux d’antan, enfant. Ce trou d’épingle insuffisant pour tous, un costaud sortit une hache. Le capitaine implorait ses hommes et le ciel absent et les dieux aveugles et sourds à leur sort, mais surtout au sien.

Ensuite, dans le vacarme assourdissant des hommes pressés et avares, sous le silence divin de la créature échouée et repêchée, ses ordres ne faisaient que tomber d’un guêpier en fleuraison. Quelques fidèles et lui ne transgressèrent jamais cette porte et une nymphe reconnaissante insuffla au navire un vent qui les remit en route. Fous de rage, ils abandonnèrent les autres vils derrière, dans la cruauté et le gouffre noir où ils se noieraient bientôt, les sirènes devenues ennemies des naufragés.

Aucun marin restant ne regarda la triste scène, ni de près, ni de loin, là où apparurent les premières véritables honte et la désolation putride. Certains fidèles résistèrent fortement, à peine capable de se contenir et de se maîtriser ; ils seraient les prochains traîtres assurément. Choqué, déchu, le capitaine brisa la coque et fit couler son vaisseau. Il fut sauvé in extremis, hissé sur un radeau de fortune, quelque part entre ici et là-bas, entre hier et aujourd’hui, entre vous et moi.



Ils ont tous cru que tu es un ange,
Tu n’es plus qu’une plaie saignante à genoux,
Tes chaussons légers de ballerine,
Ces jours-ci lourds de guérison,
Laisseront-ils des gales ou des cicatrices ou des traces invisibles,
Des stigmates du temps,
Tu avances en rampant et les fées,
Tristement domptées,
Te redonnent tes lacets et tes robes et ta gloire ancienne,
Et ton horizon, et les couleurs Ă  ton arc-en-ciel,
Dix bagues aux pieds cent mille couronnes,
Toutes en colliers de topaze,
Pour que ton sourire soit bien blanc et franc, comme avant.

hamidou_55
Envoyé le :  24/10/2010 10:34
Inscrit le: 17/10/2010
De: SAFI(MAROC)
Envois: 7
Re: L'Opéra Funambule
cher Debraza
mgnifique
hamid de SAFI
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