Le vent souffle dans le clocher
Des amours de pacotille
Lorsque vient la fin de l'été
Qu'on ramasse les brindilles.
Un carré de soie coloré
Danse aux épaules d'une fille
Seule devant l'église fermée
Érigée telle une bastille.

Le vent souffle dans les capelines
Des poignées de riz jetées au ciel
Quand la danseuse en crinoline
S'arrête au pied de la chapelle.
Une fumée de nicotine
S'enfuit du nuage d'ombrelles,
Et cette femme adultérine
Barre les échappées de rimmel.

Le vent souffle dans cette fin août
Des klaxons qui résonneront longtemps
Lorsque la mustang prend la route
Emportant au loin les mariés-amants.
Gardant le sourire coûte que coûte,
La jeune fille suit les applaudissements,
Des milles invités du grand raout,
Asphyxiés par ses mains gantées de cuir blanc.

Le vent souffle et ramène à sa mémoire
Le jour où elle a reçu le bristol
De cet homme abandonné à l'histoire,
Au siècle des grands amours d'école.
Au milieu du bonheur obligatoire,
La jeune femme fuit la valse des idoles
Si sa haine leurs voue le purgatoire,
Elle répandra elle-même le pétrole.