Les vingt six Romains de Zarzis
Comme les vivants sont visiblement morts,
Fixés sur leur parcours et sort,
Vieux consommés à vingt ans,
Sans perspectives ni ambitions,
Je suis allé donc, aux cimetières,
Pour converser avec mes frères,
Et nettoyer le plastique des tombeaux,
Qui gêne leur magnifique repos.
Et comme mon engagement est certain,
Pour la mémoire des humains,
Même le cimetière chrétien,
A eu droit à mon entrain.
Là où en plus des profanations,
Par des soulards insouciants,
J’ai découvert loin dans un coin,
Les tombes de vingt six romains.
Certains avaient encore des noms,
Inscrits sur un marbre blanc,
Tonietto, Gino, Ragusa,
Salvattore, Marello, Tora,
Certainement morts pour la « patrie »,
Celle d’Hitler et Mussolini,
Peut être par une torpille,
Ou les bombes d’une escadrille,
Mais la mort est toujours la mort,
De n’importe quel coté ou quel bord.
Et comme pour les naufragés de la mer,
En bon musulman sincère,
Ils ont eu droit à mes prières,
Et mes protestations contre les guerres.
Qu’ils reposent donc en paix,
Allemand, Italiens et Français,
A coté de leurs frères musulmans,
Car la haut, Dieu, le juste et puissant,
Saura reconnaitre les siens.
Lihidheb Mohsen eco artiste Zarzis 19.09.2010
Mémoire de la mer et de l’homme
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