Avez-vous remarqué que c'est toujours le soir
Lorsque vous êtes seul que sortent les fantômes?
Un bruit furtif et léger tel les pas d'un gnome
Quelque chose dans l'air et soudain dans le noir
Silhouette étrange et pourtant si familière
Que presqu'Ã la toucher on pourrait s'avancer
Mais de peur que la nuit ne vienne à l'effacer
On reste dans le dernier halo de lumière
Sur la pendule l'aiguille immobilisée
Marque l'instant magique où notre coeur rejoint
L'être désincarné qui revient de si loin
Et qui voudrait parler pour nous tranquilliser
Mais il est là dans l'ombre et ne peut rien pour nous
LÃ juste sans parler exhaler la tristesse
Que je garde pour moi mais malgré ma détresse
Fantôme de la nuit je veux rester debout.
----------------
Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry