"CHANSON DE... ZEST"
Un homme débarqua, on ne sut jamais d’où,
Un beau jour, par hasard, que nul ne reconnut.
Puis cinq autres encor. Le vent était très doux…
Ce qui choqua le plus était qu’ils vinrent nus,
Avec, autour du cou, une viole de gambe
Et que, par-dessus tout, ils n’avaient pas de jambes.
La fortune de mer les avait poussĂ©s lĂ
Et chacun les aida, les vĂŞtit et voilĂ !
Ils Ă©taient musiciens et chantaient Ă merveille
C’est ce qu’ont rapporté tant de « bouche à oreille » !
Chansons d’une autre époque et de temps reculés,
Telles chansons de geste aux thèmes éculés…
De nos jours, au village, à l’heure des neutrons,
Il reste les chansons de geste… de six troncs !...
Sans doute devez-vous vous poser la question :
« Où vivèrent-ils donc » ? Ce n’est pas un mystère !
Nos six culs-de-jatte, sans aucune illusion
Vécurent tous heureux, dans un grand… pied-à -terre.
L’on raconte toujours qu’ils étaient fort charmants,
Que les filles du coin les draguaient en chemin,
Qu’elles étaient pressées d’en faire leurs amants,
Qu’à force de presser… survinrent des « pépins ».
Ils vécurent très vieux, ayant bon pied, bon œil,
Partirent pieds devant dans de jolis cercueils.
Car ils partirent, oui, mais pas sans descendance.
Leurs exploits amoureux étaient même… lubriques…
Il faut bien l’avouer, ils aimaient en cadence…
Les six troncs, croyez-le, étaient vraiment… « citriques ».
Maintenant, Ă jamais, ils reposent en paix.
Leur ardeur reconnue a peuplé le village.
Pendant les nuits d’orage on n’entend pas un pet,
Juste un très vieux refrain qui nous vient d’une plage…
C’est l’histoire sans fin, aussi sans queue ni tête,
Qui survit de nos jours partout dans la contrée.
Elle conte la vie de ces hommes de fĂŞte
Qui nous mettaient en jambe… Et je l’ai démontré !