L’AUBE EXPULSEE,
L’aube vint, expulsée
Des entrailles bleues de la nuit ;
Et remplissant l’espace
Elle battit des ailes sans bruit.
Puis, elle gagna les cimes
L’une après l’autre reconquise,
Envahit les vallées
D’un sourire aux lèvres exquises.
C’était un bel enfant
Sur le couffin d’un jour nouveau,
Son visage irradiait
Tel un reflet divin dans l’eau.
Puis vint, en un trait vif
Et noir, un coq de bruyère ;
Bruissant dans la futaie
L’heure nouvelle fêtait la lumière.
La joie m’envahit,
Je voulais être le premier…
Allais-je mourir d’envie
Avant d’avoir tout embrassé ?
Le tumulte survint
De rumeurs bien plus ordinaires ;
Déjà sur le chemin
Des équipages battaient leurs fers.
De longs sillons s’ouvrirent
Aux gestes larges d’un semeur,
Je goûtai l’allégresse :
J’étais à deux doigts du bonheur.
Pierre WATTEBLED- le 22 août 2010
----------------