J'ai...
J’ai donné ma semence aux sillons de la Terre
-Comme on sème au printemps le grain blond des épis-
Pour que germe en son sein la moisson salutaire
Et qu’éclose au matin le levain de la vie.
J’ai tant levé les yeux vers la Lune accueillante
-Comme un Pierrot épris, fasciné et béat-
Et dans la Voie Lactée, féerie pétillante,
J’ai rêvé d’oasis où l’amour ne meurt pas.
J’ai esquissé, aussi, d’élégants arcs-en-ciel
-Comme un pont suspendu au-dessus de la rive-
Et chacun de mes pas me rapprochaient de celle
Où mon âme éthérée s’envolait fugitive.
Au temps des troubadours, j’ai chanté des ballades
-Comme fit Roméo pour envoûter sa mie-
Et le Vent me soufflait d’angéliques aubades
Que l’Echo emportait en douces mélodies.
Apprivoisant l’oiseau, j’ai dormi sous son aile
-Comme un ange, accotée au duvet de sa joue-
Il ne chante qu’à moi des airs confidentiels,
Ensorcelant mon cœur tel un mage vaudou.
Puis, j’ai glissé mes vers dans les ourlets du jour
-Comme on met un doudou sous la joue d’un enfant
Qui s’endort apaisé, plein de lait et d’amour
Et la tendresse émue d’un regard de maman-
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(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)