Voici qu’un vin
au parfum de violette
s’est jeté dans la rivière,
ténu fil d’esprit.
l’eau sent la résine.
Une rivière d’arbres,
sans source et sans fin.
De loin en loin,
quelque chose éclate
dans l’air mauve,
comme une pierre gelée.
Il ferait beau voir
dans cette vallée
le halètement du vent,
l’estomac plein
des diamants du matin,
des plumes aux oreilles !
Ce bois casserait comme un rien.
Les portes des portails
claquent pour d’autres raisons.
Oh, je voudrais tant
que les collines
se calment !
(extrait du poème Légende Violette tiré du recueil L'arbre transparent)
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Anne-Marie Désert
(Quatre saisons dans l'arbre transparent)