LE LAC D’OR
Le lac
Fond des pétales d’or
Dans un dernier éclat ;
Son silence est un cri.
J’ai le cœur alangui ;
Et voguent mes pensées
Où toute vanité s’endort ;
Devant moi,
Un océan s’élève
Dans un bruissement d’étoiles
Le ciel est crucifié.
Il se peut…
Que j’embarque
Pour des rivages anciens
Où le passé tend ses bras :
Croisière galactique
Ou sombres galères.
J’ai mis le cap
Sur l’ombre
Et réclame la lumière.
Va pour l’obscur breuvage
D’une nuit adultère !
L’ardeur pour l’amour
Et le feu pour l’enfer.
Il se peut que j’embarque,
Je n’en fais pas mystère ;
Les abysses s’en viennent
Dévorer l’ultime atermoiement
D’une émotion soudaine.
Il me semble avoir tout perdu
Et je pleure les larmes consanguines
D’une coupe trop pleine.
Un cygne marche sur l’eau
Et meurt de ce miracle :
Effacé en plein vol…
Je contemple les flots et
J’écris ces derniers mots :
« Le lac dort »
Pierre WATTEBLED – le 24 mai 2010
----------------