Plume d'or Inscrit le: 5/2/2007 De: Ile de France Envois: 789 |
Je voudrais te dire... Je voudrais te dire...mais comment te le dire ? Je cherche en vain les mots, je cisèle des phrases vides et creuses... Mais alors comment te dire que je t'aime ? Tu sais tout de moi, le moindre geste, la moindre attitude, la moindre velléité, sont interprêtés avant que je n'ouvre la bouche. Tu penses ce que je pense, tu aimes ce que j'aime, et bien souvent tu dis "nous" pour signifier "je". Déclarer son amour, c'est autre chose que de dire banalement "je t'aime". Je t'aime, je t'aime...et alors c'est tout ? Il doit y avoir des mots pour ça, des envolées lyriques, des formules magiques ! Je me souviens de la première fois où je t'ai vue : Tu étais blonde, fine et souple comme un roseau, ta peau d'une blancheur extrême soulignait la pulpe de tes lèvres et la finesse de ton visage à l'ovale parfait. Je suis immédiatement tombé en amour comme disent nos cousins. Nous étions adolescents, innocents et romantiques. Il y a si longtemps de cela ! J'étais un garçon instinctif, réactif, passionné, alors devant cette nature à façonner , tu as décidé de tout enseigner : la patience, la réflexion, la modération, le silence parfois. Tu m'as tout enseigné : La magie d'un matin, le vol d'une hirondelle, le concert de la pluie sous le toit qui résonne, la musique du vent, et le bonheur de vivre chaque instant, chaque seconde à tes côtés. Le temps, l'implacable machine à détruire les corps, est passé sur nous comme il passe sur chaque atome de matière. Il nous a érodés, plissés, vieillis, il nous a volé cette jeunesse que d'aucuns pensent éternelle. Cependant, aujourd'hui encore, la seule image qui fasse bondir mon coeur dans ma poitrine est la tienne : Ton sourire du matin, le regard débordant d'amour que tu poses sur moi à l'aube de chaque jour, l'infinie tendresse de ta main cherchant la mienne. Je sais qu'un jour la camarde nous fera signe, c'est le destin de tout ce qui vit sur laTerre. Alors si la terrible faucheuse me tend la main le premier, j'attendrai impatiemment dans l'ailleurs qu'enfin tu me reviennes. Si elle passe son chemin et te prend la première, le reste de ma vie ne sera qu'une longue et éprouvante attente. Nous allons bientôt fêter nos noces d'or.
shangaan
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