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   Lettres d'amour
     Sarah, elle s'appelait
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Expéditeur Conversation
Jacky
Envoyé le :  25/5/2007 0:36
Inscrit le: 25/5/2007
De: Metz
Envois: 3
Sarah, elle s'appelait
L'une de mes plus belles lettres d'amour...

Sarah, elle s’appelait

Je me souviens que j'avais six ans lorsque mes parents irent habiter à Frontignan, la ville où j'ai grandi, prés de Sète, là bas dans le Midi. C'était par un été comme les autres, il n'avait rien de spécial, seulement une mer chaude et limpide qui attirait des milliers de touristes, avec le soleil et la saison estivale. Nous louions un appartement à cinq cent mètres de l'école, prés de la gare; ma Mère, quand elle ne m'accompagnait pas, me surveillait attentivement depuis le balcon sur le chemin de l'école, une école comme tant d'autres et où je fis mes études primaires; plus tard au collège n'étant plus sous sa surveillance il m'arrivait de faire l’école buissonnière avec mes amis; et nous allions au cinéma voir les films qui alimentaient mes fantaisies et me montraient le monde en Technicolor. C'était le temps de l'adolescence et de la crédulité, et j'étais tout ce que je voyais : Zorro, Tarzan, Buffalo Bill, Barbe Rousse, Hercule, ...

Ce furent les plus belles années de ma vie d'adolescent. Les années au cours desquelles mon Père était le plus fort, le plus grand, et revenait de ses voyages chargé de jouets comme le Père Noël. J'étais le seul garçon parmi six enfants, la première joie, le premier orgueil de la famille, mes parents attendaient beaucoup de moi. Pour être sincère, à cette époque là j'étais déjà très adroit et habile de mes mains, je transformais les planches en parfaits poignards, les manches à balais en épées et lances, les couvercles des casseroles en boucliers romains et les branches des arbres en arcs; en plus je dessinais très bien, j'étais très curieux, et je me croyais meilleur que d'Artagnan et que je tirais aussi bien que Robin des Bois et Guillaume Thell. Je n'étais pas prétentieux, je n'étais qu'un gamin et j'étais heureux, je ne me rendais compte de rien, c'est peut être pour cela que j'étais heureux de vivre. Je ne pensais pas au lendemain, je n'avais pas de passé auquel penser. Les nuits je rêvais à mes idoles, la mort m'était inconnue, la vie pour moi était éternelle, je ne voulais pas changer le monde, ni les gens, enfin tout était bien comme c'était et rien n'était plus important dans ma vie que mes jeux et mes films.

Pourtant, l'été de mes quatorze ans, j'ai découvert un nouveau sentiment plus grand, j'ai su qu'il y avait autre chose de plus important, de plus vrai. J'ai rencontré une fille, Sarah elle s'appelait, une Petite Femme de treize ans qui me descendît de mon nuage et me donnât un coup au cœur, pour elle j'ai laissé ce que j'aimais le plus : tous mes jeux, mes jouets et mes films. Grâce à elle j'ai découvert que je n'étais plus un enfant, que j'étais presque un homme. Je passais des heures entières à la regarder de loin sur la plage, et elle, elle passait des heures entières à faire semblant de ne pas s'en rendre compte.
Un matin sur la plage j'ai nagé, couru, sauté, je me suis même égratigné une jambe pour attirer son attention, puis tout l'été je l'ai aimé d'un immense amour d'adolescent; mais elle, elle regardait toujours ailleurs; et puis un matin elle a disparue avec la fin de l'été. « Sarah » elle s'appelait, qui sait où elle est aujourd'hui, si ce n'est encore présente dans ma mémoire.

Tu me diras pourquoi je te raconte tout cela, je ne sais pas, peut être parce que comme Sarah tu regardes souvent ailleurs, peut être parce que chaque année il y a une fin de l'été, peut être parce que tu ne sais pas ce que je ressens, et pour que tu saches, mon Amour, que comme Sarah tu m'as redescendu de mon nuage et que j'ai reçu un autre coup au cœur, comme quand j'étais presque un homme, et que j'habitais à Frontignan, la ville où j'ai grandi, face à la gare, à cinq cent mètres de l'école, prés de Sète, là bas dans le Midi.

Et pour que tu saches, mon Amour, que tu m'as donné les plus belles années de ma vie.
Je t'aime.

ps. Sarah n'a rien a voir avec Sarah W. ce n'est qu'une coïncidence...


----------------
J'ai longtemps écrit à l'encre invisible,
Que certains appelleront la Pensée...
Arumdamour (Sarah W.)

Pour que tu sois toujours parmis nous Sarah.

jessye
Envoyé le :  25/5/2007 16:55
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 17/12/2006
De: dans mon château de brumes ...
Envois: 20091
Re: Sarah, elle s'appelait
J'ai beaucoup aimé ton histoire , tes amours d'étés me replongent en arrière bien loin déjà, l'as tu revu ?

amitiés jess
Paquita
Envoyé le :  25/5/2007 17:33
Plume de platine
Inscrit le: 30/7/2005
De: Aubagne 1400
Envois: 5929
Re: Sarah, elle s'appelait
Quel plaisir Jacky de te rencontrer ici, soit le bienvenu à OASIS;;;
bisous mon ami.
Pauita
Mekki & Nouzha
Envoyé le :  27/5/2007 14:31
Plume d'argent
Inscrit le: 11/5/2007
De: Maroc
Envois: 300
Re: Sarah, elle s'appelait
Oui, mon bon ami Jacky, j’ai lu ta lettre d’amour attentivement et je la trouve réellement très belle.
Tu as une admirable plume et je t’en félicite du fond de mon cœur.
Tu nous as beaucoup manqués !
Heureux de te relire.
Merci.
anonyme
Envoyé le :  27/5/2007 19:44
Re: Sarah, elle s'appelait
Une magnifique lettre d amour !

Sandrine
EMA
Envoyé le :  18/6/2007 9:59
Plume de platine
Inscrit le: 14/6/2007
De:
Envois: 2511
Re: Sarah, elle s'appelait

Beau texte. Ecris-lui longtemps.
EMA
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