Balade au fond de ma mémoire

Un rayon de soleil est entré ce matin
Par la baie du salon resté entrebaîllée
Éclairant tout à coup, un tableau à l’or fin
Puis ta photo jaunie que je n’ai pas ôté.

Elle reviens soudain ma lointaine jeunesse,
Du fond de ma mémoire à jamais enchâssées
Et folle farandole, les images se pressent,
Envahissent mon cœur ; Je n’ai rein oublié.

Le chalet de montagne où par un soir de tempête,
J’étais venu blottir ma crainte de la nuit,
J’ai trouvé un regard empli d’un air de fête
Quand en ouvrant ta porte, sont enfui mes soucis.

Tu étais là, berger, protégeant ton troupeau
Caressant un agneau dans la grange odorante,
Attisant le foyer où le bois en fagots
Crépitait. Tu chantais une vieille légende .

Et puis ce soir d’été où tout endimanché
Je t’ai revu au bal, tout émoustillé de vin,
Tu m’as prise par la main, tu m’as entraîné
Nous avons fait l’amour, simplement, dans le foin.

Je n’ai gardé de toi que ce portrait vieilli
Où tes vingt ans me regardent, insolent, et fier,
En vain j’ai attendu que tu veuilles revenir,
Pourtant, j’ai pour toi, remué ciel et terre.

Le soleil s’est enfui, éclairer d’autres rêves,
Je reste encore un peu dans le soir qui descend,
Avec ce souvenir, m’accordant une trêve,
Je vieillie solitaire, attendant mon amant.

Agate