Bientôt nous baignerons dans les ténèbres ;
Adieu, vive aurore de nos étés d’amour !
J’écoute déjà fondre avec des troubles funèbres.
De la châtaigneraie retentissante sur le pavé des cours.
Cette froidure va sur ce visage qui s’éclaire,
Fiel, frémissements, haine, labeur dur et forcé,
Et, comme l’astre solaire dans son enfer planétaire,
Mon amour ne sera plus qu’un amas de corps entrelacé.
J’écoute en frémissant chaque affaissement d’outre-tombe ;
La guillotine que l’on bâtit aura cet écho de non-retour.
Mon inspiration est pareille à l’homme qui tombe.
Sous les coups d’un vieux bélier infatigable et sourd.
Il s’avère, ballotté par ces chocs aphones,
Enclouant avec empressement une bière sans faire-part.
Pour qui ? – C’était hier la belle saison ; voici la mort qui me bâillonne !
Ce murmure Ă©nigmatique Ă©tait comme ce ciel hagard.
J’aime votre regard à la lumière verdâtre,
Amour sans doute, mais vous m’étiez amers,
Et, ni votre désir, ni vos sentiments, ni ce corps folâtre,
Ne remplacera le soleil rayonnant de votre corps sur la mer.
Et pourtant amour au tendre cœur ! Ne soyez pas si altière,
Même dans l’ingratitude, même vous amourachant ;
Dulcinée au doux cœur, soyez cette douce chimère.
D’une mémorable demi-saison ou d’un soleil asséchant.
Amour ! je t’aime ; mon cœur en est avide !
Laissez, mon visage posé sur votre corps et vos genoux,
Goûter, avec ferveur à vos lèvres torrides,
DĂ©jĂ sur votre corps se pose un rayon jaune et doux !
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bernard 138
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