Aphrodite affamée


Sur la scène aux lumières intenses
Ondule un corps décharné
Aux deux formes siliconées
Qui ponctuent la macabre danse

Adolescente nue et gracile
Triste poupée au teint cireux
Et au regard charbonneux
Plantée sur des talons aiguilles

Dans le miroir de la loge
Elle démaquille les yeux cernés
Et le visage tuméfié
Par deux doigts au fond de la gorge

Boutons d'acné et poudre au nez
Après sa journée de travail
Fuyant la faim qui la tiraille
La belle enfant va se coucher

Kristell

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"Un jour, au doux rêveur qui l'aime, En train de montrer ses trésors, Elle voulut lire un poème, Le poème de son beau corps." Th. Gautier
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