Cela pouvait être la guinguette,
A proximité d’un plan d’eau,
Tout comme le bal musette,
L’arrière salle d’un bistro.
La clientèle était variée,
Boniches, matafs et grivetons
Parfois aussi des femmes mariées,
Ou des Nanas et leurs michetons.
L’orchestre, simple, un accordéoniste,
Des cymbales sur un tambour,
Et ces gens dansent sur la piste
Quand chante le troubadour.
Valse, rumba tango et java,
Le mec emmène sa gonzesse,
Hardi petit on y va,
Plaçant ses mains sur les fesses
A petits pas ils sautillent,
La java c’est un peu la bourrée,
Sauf pour qui n’a pas de fille
S’ennuie le cul sur un tabouret,
Comme il n’est pas très à l’aise,
Ça lui donne envie de boire
Il commande un vin blanc fraise,
Pour apaiser son désespoir.
Peut-être avant la fin de la nuit,
Trouvera-t-il la belle brune
Ils quitteront le boui-boui
Pour flâner au clair de Lune.
Afin de ne pas errer à l’aventure,
Il proposera de la reconduire,
Espérant combler le don que la nature
Nous a donné pour nous reproduire.
Le bal privé…
Il y avait aussi ces bals de sociétés,
Qui étaient réservés aux Bourgeois,
Des Demoiselles de grandes qualités,
C’était difficile d’y faire son choix
Comme elles étaient sous tutelle,
Il fallait demander à Papa et Maman
On ne pouvait faire danser la pucelle
Sans avoir leur assentiment.
Dans son habit des dimanches
Il fallait voir le prétendant Cavalier
Qui se tenait raide comme un manche,
Dans l’espoir d’en faire ses alliés,
Un oui, et courbette devant la Donzelle,
on en faisait jamais trop,
Prenez mon bras Mademoiselle,
L’orchestre est à la baguette du Maestro.
Ça commence par une valse de Vienne,
Qu’ils vont essayer pour la première fois
Sur une musique quelque peu ancienne,
Tout de même ils danseront avec joie.
Le tango aurait eu leur préférence
C’est une bien belle danse exotique
Peut-être y a-t-il trop de différence,
Certainement un plus érotique.
Ce premier bal nous invite
A le garder longtemps en mémoire
Comme la robe devenue petite
Restera… souvenir dans l’armoire.
En attendant celle de la Mariée
Cousue mains par des Midinettes,
Bien avant il faut’ aller s’ennuyer
Au grand bal des Catherinettes.
La Vie est une super loterie
Dont nous attendons le tirage,
Qui nous allouera l’être Chéri,
En faire un très beau Mariage.

La boite d’aujourd’hui,
Loin des habitations, l’endroit adéquat,
Pour éviter d’y mettre une sourdine,
Cela s’appelle « aller en boite ».
Bien tassés comme des sardines.
La musique n’y est pas high tech
On y fait grincer des disques,
De là le nom de « discothèque »
Trop peu de place sur la piste.
Pour danser, pas besoin de partenaire,
N’y d’être élégamment paré,
Seul, on peut piétiner le parterre
Sur cinquante centimètres carrés
Depuis que le monde rétrograde,
On ne voit plus ces couples élégants,
Mais une nouvelle race de plantigrade,
En jean, qui agitent les bras en tanguant.
La lumière est aveuglante
Avec ces spots multicolores,
L’ambiance est peut-être attrayante,
Pour qui ne craint pas la chaleur.
Ici on peut trouver certains produits,
Qui ne sont pas commercialisés
Très à la mode aujourd’hui
Les jeunes aiment à les utiliser
Et lorsque la nuit se termine,
Dissimulés au fond de la bagnole
On peut sauter la petite copine,
Pour une dernière cabriole.