Mon luth ne chante guère
Quand je câline ses cordes fatiguées
Il m’exprime ses lamentos
Dans une voix amère
Quand je caresse sa carcasse
J’entends ses sanglots
Son cœur est obnubilé par la solitude
Le moineau qui chantait dans son sein
Ne chante point….
Les cordes de mon luth chialent
Les cordes de mon luth qui régalent
Attendent les caresses
Attendent la finesse
Des doigts tendres
Qui pourront fondre
Le gel de la solitude
Les doigts qui caressent le moineau
Pour qu’il reprenne ses symphonies
Sur les cordes fatiguées de mon luth
Les brises de la solitude bercent les dentelles
Dans son pauvre cœur…
Son sein devient une demeure
Où le chant peu à peu, meurt
Où le silence est l’unique écho
Qui vole le rythme et le mot
Oh ! Mon pauvre luth !
Tous les poètes sans lutte
Ont pris le luth et la lyre
Pour débiter leur poésie
Sur les collines de la joie
Il ne reste que moi
Attendant le retour de mon moineau
Qui sortira du silence et de ses barreaux
Il chantera dans ton giron dévasté
Par ce mauvais bourreau, le vide
Tout dans ton sein devient aride
Mais le moineau reviendra pour lire
Au fond de ta carapace
La belle poésie de la béatitude
Eteindre le feu de la solitude
Qui vacille et flamboie
Sans pitié dans ton corps fait de bois
Tu chanteras mon luth !
Tu mettras fin à tes lamentos
La joie effacera le vide et ses échos

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