Un soir de Mai, sur le pont de la bourse
Quand les sirènes poussaient leurs cris
Les avions me battirent à la course
Lorsque je me rendais aux abris.
Heureusement les pilotes si sûrs
De détruire tout à dessein
Je ne reçu que les éclaboussures
Des bombes tombées dans le bassin…

Début Juin un ciel noir couvre la ville
La fumée des bacs de pétrole en feu
Il faut évacuer les civils
Qu’ils s’en aillent vers d’autres cieux…
Le Niobé prêt au départ
Pour sa funeste destination
Il nous fallut chercher autre part …
Une Marie- salope sous pression
Avec quelques places sur le pont,
Nous y embarquâmes sans manière
A bord de ce bateau sans fond
Ma mère, moi mon vélo et sa panière…
Ce pilote est ce par bravade
Ou pour une décoration ?
Alors que nous voguions en rade
Qu’il nous largua ses munitions.
Nous nous attendions à la mort
La fin d’une vie éphémère
Une bombe de chaque bord
Ensuite une douche à l’eau de mer…
Peut-être par ce même avion
Le Niobé n’eut pas notre sort
Envoyé par le fond
Fit six cent trente morts.
Mais nous avons pu voir la chute
De l’avion atteint par les tirs d’un cuirasser,
L’aviateur sauta en parachute.
Nos malheurs allaient enfin cesser…
Ce Diable de la Luftwaffe
Séparé de son oiseau de fer
Alla choir dans le pétrole en feu
Arriva tout de suite en Enfer…
Le corps pendant au bout des cordes
Se balançant au gré de l’air
Pria-t-il pour sa Miséricorde
Ou bien cria-t-il heil Hitler ???

A mon retour d’exode, sans ressource
Je survivais en rampant
Chaque jour je faisais mes courses
Dans les camions de l’occupant
C’était au petit bonheur la chance
Trouver chaussure à son pied
Plus sûr le bidon d’essence
Fixé sur le marchepied.
Parfois les nuits étaient attractives
Les Anglais toujours nos Amis
Faisaient des expéditions punitives
Pour faire décamper l’ennemi…
Ce n’était pas mon habitude
De me lever lors des bombardements
Cette nuit d’Octobre, fut-ce l’inquiétude
Qui me fit sortir de mon logement.
J’étais descendu dans la rue
A la porte d’un immeuble voisin
La sentinelle du pont qui faisait le pied de grue
Eut- il comme moi le même instinct
Me poussant à l’intérieur violemment
Il referma la porte aussitôt
Après de forts éclatements
On se sentit les pieds dans l’eau
Il nous fallut autant d’efforts que de ruse
Pour dégager la porte coincée
Par un gros morceau de bois de l’écluse
Qui venait d’être défoncée…
Dans la rue inondée une odeur de poudre
Contrastait avec le ciel étoilé
Mais ce tonnerre et cette foudre
Ont fait mon Nid s’écrouler…
Fut –ce volontaire, ou sans le vouloir
Dans le chaos qui s’en suivit
En me poussant dans le couloir
Ce soldat m’a-t-il sauvé la vie ???