Le troupeau est servi par les renards comme un déssert.
Le berger est envoûté ,à l'aveuglette,
Par l'éclat fallacieux des mirages;
Qui flottent sur l'autre côté des rivages.
Il a jeté nonchalamment sa houlette.
Il songeait à s'emparer de tant de butins,
Il a laissé le troupeau s'éparpiller dans les ravins.
Il s'égare dans les chause-trapes floues,
Ourdies par les renards et les loups.
Pour dissimuler le sang dégoulinant de leur museau,
Les loups se déguisent dans la peau de ce troupeau.
Pour s'accaparer des autres dupes aisément,
Les renards s'intègrent dans les troupeaux furtivement.
Lorsque la réalité a dardé ses éclairages,
Le berger s'éveille éberlué des ses brouillages.
Il a découvert les fibres de tous les subterfuges,
Mais ,c'est tard puisque les loups ont déjà gagné le refuge.
Il veut quitter les paturages en définitives,
Le coeur submergé des sensations rétives.
Sa houlette est ensevelie par les loups dans le désert;
Le troupeau est servi par les renards comme un déssert.
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