Une petite fleur


Il est un grand jardin semé de fleurs sauvages
Où jamais ne vécut le moindre oiseau en cage !
En ce lieu chéri souffle un vent peu sage
Et parfois y tombent de belles pluies d’orage !

Il y fait souvent bon, l’air y est généreux,
Même si parfois il passe, sans entre deux,
De brûlant, comme un feu de st jean
A glacial, comme un violent torrent !

Toutes les fleurs y poussent en harmonie,
De la rose ambitieuse à la douce ancolie,
De l’œillet capiteux au muguet délicieux,
De la pensée discrète au lierre aventureux !

Toutes les couleurs s’y marient
Toutes les odeurs s’y allient.
Et si la ronce s’y trouve, près d’un lit d’orties,
C’est que ses fruits sont doux quand ils ont mûri !

Le temps a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui,
Un havre de douceur pour ceux qui l’apprécient,
Un de ces temples anciens acceptant les prières
Mais aussi les offrandes venant d’un cœur sincère !

En son centre vivent les plus belles fleurs,
Fragiles et délicates, aux plus suaves senteurs..
Par un long labyrinthe de haies protégées.
Pourtant parfois par une gelée blessées !

Elles se flétrissent alors, et leurs pétales tombés,
Elles nous semblent tristes et bien désemparées.
Dans un élan de fierté, elles veulent se redresser,
Puis abandonnent pour mieux ressusciter.

En elles, comme un phénix, persiste la plus jolie !
Chaque fois que ses sœurs sont par le froid meurtries
Elle revient annoncer, tel le crocus d’hiver,
Le retour du beau temps, celui qui régénère.

Dès que son cœur s’ouvre, elle exhale une fragrance,
Qui met ce lieu caché dans un état de transe !
En chacun d’entre nous se cache un merveilleux jardin,
Dans le mien, cette fleur porte le nom de Spes en latin,


24/08/2008 N°22