« FAUT-IL CROIRE AU PRINTEMPS ? »
Faut-il croire au printemps quand s’obscurcit le ciel ?
Quand la froideur hiémale ouvre une cicatrice
Qui va s’approfondir, abîme démentiel,
Libérant la sanie en crue dévastatrice ?
Mon cœur en bandoulière avait trop à donner.
Sans doute a-t-il battu pour aborder ce vide
Où s’engouffre ma peine et je dois pardonner
Malgré cette douleur qui me laisse livide.
Faut-il croire au printemps quand vous couvre le froid ?
Quand l’espace céleste aussi lourd qu’une enclume
Vous oppresse soudain et vous glace d’effroi,
Vous laissant incrédule et gonflé d’amertume ?
Mon âme en perdition je dois rêver d’ailleurs,
D’un printemps inconnu, si jamais ils existe.
L’hiver est une tombe où l’amour est pilleur.
Le ciel me damne encore et l’amour se désiste.