602, Rue Lagauchetière, ouvres-tu les yeux ?
24 décembre 1879, Montréal s’éveille
Comme une feuille d’érable et Niagara se réveille
Où un caribou déverse ses douces larmes aux cieux
Quand Emile rédigea sa copie « c’était l’automne »
Les feuilles tombaient et mauvais élève, la poésie tonne.
Quand tu découvres les romantiques, Musset, Lamartine
Tu signes ton premier poème « rêve fantasque »
Mais ta dépression t’emporte comme une bourrasque
Où ta plume dessine l’ombre d’une suissesse divine
Gretchen reflète-t-elle un amour idyllique ?
Pourtant, elle est tellement belle et authentique.
A la demande de ton père, ton vaisseau fait naufrage
Loin d’un monde poétique, l’asile est ta maison
Les différents docteurs pensent que tu perds la raison
Dégénérescence mentale, folie polymorphe, tout une image
Saint-Benoit-Joseph-Labre ferme sa démence
Comme le fil de ses œuvres; c’est la sentence.
Schizophrénie incurable et quarante-deux ans interné
Sollicité par les infirmières, une nouvelle poésie est née
Si, cette folle écriture fascine tout un public
Déjà , deux volumes paraîtront chez Fides et des critiques
Intégrales et 1979, s’éclipse un prix Emile-Nelligan
Comme « le violon brisé » d’un jeune tzigane.
Alain JANOCHA
Ecrit le 1er juin 2008
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Hommage au poète Québécois Emile Nelligan mort en 1941
Extrait (le violon brisé)
Aux soupirs de l’archet béni
Il s’est brisé, plein de tristesse,
Le soir que vous jouiez,comtesse,
Un thème de Paganini.