Vous allez trouver une certaine analogie avec la légende de la Nonne de Victor Hugo, c’est évident.

La Fosse aux Demoiselles

Approchez manants et bourgeois
Oyez cette histoire curieuse
Elle est triste et mêlée de joie
Et quelque peu mystérieuse
Ce récit doit vous émouvoir
Vous pourriez avoir quelques doutes
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Les demoiselles d’un hameau
Se promenaient chaque dimanche
Au bord d’une grande pièce d’eau
Dans une région de la Manche
Elles s’y baladaient jusqu’au soir
Sauf quand la pluie tombait en gouttes
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Rose était la fille du boucher
La brune Virginie sa cousine
Anne-Marie la nièce du plombier
Simone, Isabelle et Martine
Elles avaient dans le cœur l’espoir
De découvrir l’amour sans doute
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Elles bavardaient de tout, de rien
De robes et de sujets frivoles
Fraîches et jolies, présentant bien
Certaines avaient des idées folles
Rose désirait un cheval noir
Simone savait faire la choucroute
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Isabelle aux goûts modestes
Voulait un mari empressé
Martine élégante dans ses gestes
Rêvait d’un amour passionné
Anne-Marie voulait tant revoir
La ville de Sète pour ses joutes
Mes amis sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Virginie n’était point bavarde
C’était une fille au grand cœur
Ayant trois frères, une sœur
Son père Bruno était Sarde
Elle pouvait se prévaloir
D’être la plus jolie de toutes
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Vint à passer un beau garçon
Grand et solide comme un chêne
Un fier jeune homme des environs
Qui se trouvait bien dans la peine
Il s’demandait sans le vouloir
Laquelle choisir parmi ces choutes
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Simone eut soudain une idée

Un bandeau sur les yeux posé
Le prétendant était dans l’noir
Comme le gars ne pouvait voir
Il était en pleine déroute
Mes amis sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Voulant être en face du galant
Les filles se poussaient excitées
C’est à celle qui serait devant
Rose étant la plus décidée
Elles étaient sur la trajectoire
Du beau garçon cherchant sa route
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes de la voûte

Le malheur surgit d’un seul coup
Les six donzelles tombèrent à l’eau
Notre jeune homme comprenant tout
Arrachait vivement son bandeau
Il plongeait dans la baignoire
Pour sauver les pauvres louloutes
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Le gars des cheveux agrippait
Avant que sombre la fillette
Sur le chemin la déposait
Elle était sauvée la minette
Pour les cinq autres c’était trop tard
De vous en parler ça me coûte
Mes amis, sortez vos mouchoirs
Il pleut des larmes sur la route

Je sais cette histoire est tragique
Et pourtant, Paul et Virginie
S’aimèrent d’amour romantique
Durant les années de leur vie
Ils gardent bien sûr en mémoire
Ce triste dimanche de printemps
Mes amis, rentrez vos mouchoirs
C’était il y a bien longtemps

Depuis, le lieu d’ la tragédie
S’appelle la fosse aux demoiselles
Si vous vous promenez jusqu’ici
Ayez donc une pensée pour elles
Vous pourrez même apercevoir
L’âme des filles en vous penchant
Mes amis, rentrez vos mouchoirs
C’était il y a bien longtemps

Vincent

analogie certes mais quel talent !!!

bravo et merci

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http://www.mespoemes.net/eolienne/

https://www.amazon.fr/Souffle-poétique-Adeline-alias-Éolienne/dp/2414163232

https://www.edilivre.com/sur-les-ailes-d-eole-adeline-mela-eolienne.html

merci pour cette belle lecture

Victor Hugo serait fier d'avoir un tel disciple qui sait si bien nous conter cette tragique histoire.
HONORE

Même s'il y a analogie, peut importe, car tu es une grande plume!

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tatsy

"D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

Un récit que j'ai aimé!

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MB CANDIDE

Bravo Vincent, c'est excellent.
Amicalement
Henry

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Bonjour, cette légende je ne la connaissais pas..et de la lire sous ta plume..c'est la découverte. Tu l'as vraiment bien transcrite et adaptée de tes mots....le suspense est bien maintenue ...bravo, mais ....brrr.._ça fait froid dans le dos

Merci à toutes et à tous, j’aime composer ce genre de « balade » et je suis heureux que celle-ci vous plaise.


Pour Loreley
La Légende de la Nonne de Victor Hugo a été chantée par Brassens, voici l’une des strophes, il y en a 23 avec toujours les mêmes vers 7 et 8.

Il est des filles à Grenade,
Il en est à Séville aussi,
Qui, pour la moindre sérénade,
À l’amour demandent merci ;
Il en est que d’abord embrassent,
Le soir, de hardis cavaliers.
- Enfants, voici des bœufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !

Merci pour le partage de ta talentueuse plume...c'estun régal que te lire.
Amitiés,
Sophie.

Merci Sophie...
La Fosse aux Demoiselles existe vraiment, je ne sais pas si un tel drame s'y est déroulé, mais nos ancêtres donnaient des noms aux lieuxdits qui correspondaient souvent à la réalité.