Ballottée dans l'immensité de la peur,
La fiancée du désert sanglote, baignée de pleurs
Mariage forcé, vie malmenée, crime contre la féminité
Abandonne la mignonne princesse son innocence passée
Dans un palanquin hermétiquement fermé
Perd la princesse sa candide beauté
Sans cesse les larmes coulent, coulent,
L'angoisse monte loin des rumeurs de la foule,
Petite fille encore, nuque blanche, nez fin
Parées de bracelets les blanches mains,
Elle n'ose penser aux terribles lendemains,
Boucles d'ébènes, et lèvres vermeilles,
N'arrive point à trouver le sommeil
Femme voilée, sans identité, ni visage,
Révoltée, ne peut que contenir sa fureur sauvage
Toujours coulent, coulent les larmes bleues
D'un bleu pareil à celui des cieux,
Telle une ultime prière vers un dieu silencieux
Consentement extorqué, destin brisé
Le cœur ne peut point s'apaiser,
Doux visage devenu ruisseau,
Dévalent les drames devenus sanglots
Cris maintes fois étouffés, monte la colère,
Sentiments d'impuissance plongeant dans les gouffres amers,
La princesse seule, perdue et apeurée
S'avance en silence, vers un destin sacrifié.
Cordialement,
Sébastien
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marville