La fête du village a fort bien commencé.
Pendant l'apéritif les jeunes ont dansé
Et durant le repas le foie gras et les vins
Ont réchauffé les coeurs. Contrariant les devins,

La pluie est arrivée que l'on n'attendait plus.
Les paysans ravis à l'idée qu'il ait plu
Se regardent entre eux avec un grand sourire.
Pour eux la sécheresse est des fléaux le pire.

Quand soudain sur les toits de tôle de leurs granges
Le son se fait plus fort et les visages changent,
Car l'oreille exercée a reconnu la grêle
Qui tombe et va hâcher menu la feuille frêle.

Leur vie est suspendue au bon vouloir des Dieux
Ils craignent plus que tout les caprices des cieux
Alors à cet instant plus d'un coeur se révolte
En pensant à ce que deviendra sa récolte.

Ils tremblent en voyant le labeur d'une année
Aboli pour toujours et toute joie ruinée
Ils s'en vont un à un dénombrer les dégâts.
J'en ai le coeur serré pour eux, les pauvres gars.

Adn 07.04.08