VIEUX MURSGrands murs en pierre sèche aux flancs de nos montagnes,
Construits avec amour par les vieux cévenols,
Vous étayez aussi nos souvenirs raïols
Lorsque nos yeux rêveurs parcourent la campagne.
Combien de vieilles mains vous ont su assembler
Afin de conquérir quelques arpents de terre,
Afin que la misère en soit bien plus légère,
Afin que par dessus poussent nos châtaigniers !
L'été vous rend brillants sous le soleil qui darde.
Vous offrez vos vieux trous aux lézards qui lézardent !
L'automne vous verdit des mousses revenues,
Et l'hiver vous blanchit des neiges apparues...
Hélas ! Pauvres vieux murs, vous croulez tous les jours
Sans que des mains amies vous portent un secours.
Eventrés, enterrés sous nos faïsses en ruines,
Vous étalez vos plaies aux flancs de nos collines.
Et, ayant tous les jours à contempler ces morts,
La vue de leurs malheurs me remplit de remord !!
Le temps des bâtisseurs de faïsses est révolu,
Et nous, leurs descendants, nous ne le savons plus..
Lorsque ces Å“uvres d'art nous causent des ennuis
En s'écroulant sans soin, sans amour... et sans bruit,
Profitant d'une nuit sans lune, pluvieuse,
Honteux, et se cachant de nos vues oublieuses...
Alors, sans nous poser d'ennuyeuses questions,
Parant au plus pressé, nous faisons..... du béton !!
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Avec mes amitiés
Alain
Pour voir mon site : Mes vers à moi
""A la cour, mon cher fils, l'art le plus nécessaire
N'est pas de bien parler, mais de savoir se taire !""
(Voltaire)