Du haut de tes cinq ans,
Tu me regardes,
D'un regard bien étrange,
Toi mon petit bonhomme,
Haut comme trois pommes,
Tu ne peux pas comprendre,
Tu ne peux pas me comprendre....

Tu souris de toutes tes dents,
En voyant mon air bizarre,
En voyant mes mains trenblantes,
Qui tiennent ce papier,
Et je déchiffre ses mots,
Qui scellent ma destinée,
Qui scellent nos destinées....

Si j'ai quelques sanglots,
Qui étranglent ma gorge,
Toi, mon petit bonhomme,
Haut comme trois pommes,
Comment pourrais-je t'expliquer,
Ce qui vient de m'arriver,
Ce qui vient de nous arriver....

Du haut de tes cinq ans,
Comment pourrais-je te dire,
Que tu ne diras plus,
Plus jamais Maman,
Qu'il n'y a rien de pire,
Pour moi qui l'aimais tant,
Pour nous qui l'aimions tant....

Viens mon petit bonhomme,
Haut comme trois pommes,
Maman, elle est sortie,
Mais ce soir,
Je dormirais dans ton lit,
On ne se couchera pas tard,
Sérrés l'un contre l'autre,
Toi , mon petit bonhomme,
Haut comme trois pommes.....


Christian Guerin Caron