La tristesse et la joie
Comme à son habitude la Joie s’en allait
Gambadant, distribuant son lot de gaieté
Elle rencontra dans son éternelle tournée
La Tristesse et lui dit dans sa grande bonté :
« Ne voudrais-tu pas me laisser enfin la place
Ne deviendras-tu pas à la fin un peu lasse
De distribuer ta noirceur en chaque place ?»
La Tristesse dévisagea longtemps la face
De cette créature à la naïveté
A son goût décidément trop exacerbée.
« Petite connais-tu cette complexe race
Qu’est l’être humain ? Je suis terriblement lasse
D’observer ces cafards me détester en masse.
Sans tristesse ils ne pourraient apprécier
Le doux moment emplis de gaieté et de paix,
Pour eux il faut comparaison pour exister
Sans lancinant ennui de la continuité »
L’homme n’est capable d’apprécier l’instant
Que s’il a quelque peu souffert auparavant
Et vraiment très étrange m’est ce sentiment
Qu’ennui peut venir d’éternel ravissement
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ma vie est en train de prendre une tournure inhabituelle : je suis heureuse et surtout satisfaite !