Si léger qu’ils soient, les pas de l’espace
Jamais ne laissent les marques d’une trace.
Les siècles les séparent du voisinage commun
Tel le destin prenant soin de tous et chacun.

La trame d’éternité n’est qu’échos sombres
Se répondant en revenants d’outre-tombe.
Les étoiles naissent et meurent à demeure
Comme des feux d’artifice sans honneur.

Le vent sidéral répand de vieilles mémoires
D’un lointain passé disparu dans l’entonnoir.
Dans cet infini où le temps se décompose,
Des soupirs d’étincelles meurent en nécrose.

La valse des astres jamais ne vagabonde
Car elles voguent vers d’autres mondes
Naissant sans cesse et puis disparaissant.
Les mémoires orphelines iront en s’épuisant.

Les soleils d’autrefois craignent la mort
Car tout passe et subit le même sort.
L’âge du monde est un secret de femme
Qui fait son chemin sans état d’âme.