Sans la corde au cou...
Je vieillis, merci mon Dieu....
je ne suis pas aigre, presque je rajeunis !
j'ai encore du temps tant mieux
alors des mots en voilà en voici...
Il ne suffit pas de faire rimer...
de suivre les règles de jolis pieds de nez..
pour faire un poème ...de gribouilleur..
nés amateurs, nous mourons amateurs...
Je suis telle que je suis, confuse..immature..
trop mure dans le silence de derrière les murs
l'illusion de se glisser dans la peau d'un Baudelaire
honte à moi si je me pensais être poète hors pair ....
L'âge ne fait rien à l'affaire..comme il est dit...
j'ai lu de belles lignes écrites d'une plume juvénile..
j'ai lu de fausses lignes écrites d'une plume sénile..
écrire, oui..écrire d'une encre bijou d'humilité sertie ..
Je ne peux plus dire l'amour et ses ébats de jeunesse..
le grotesque de la scène arrivée à ce point de vieillesse...
on peut le conter certes mais le revivre ! ridicule....
le verbe ne se conjugue qu'à l'imparfait, indélébile ...
Je vieillis, merci mon Dieu ...
je n'aime pas les rides sous les yeux...
le menton tombant, le front soucieux...
et je remercie Dieu, je prends le tout..
mes ridules et mes plis..mon corps mou..
et j'écris sans fard, sans lumière..sans corde au cou.
Isabelle le 29 décembre 2023
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