Un petit lapin
Observe l’orée des sapins.
Les oreilles dressées,
Il ne laisse rien passer.
Le moindre bruit est analysé
Par son ouïe aiguisée.
La bas, dans les buissons
Quelque chose lui donne des frissons.
Des brindilles qui cassent,
Des branches qui se déplacent
Mais voilà que dans le pré apparaît
Un cerf aux bois parés
D’un fin velours.
Son pas est lourd,
Son souffle rapide,
Il s’arrête quelques secondes,
Étudie toutes les options
Puis repasse à l’action.
Tel un danseur, il s’avance
Et commence sa danse.
Ce n'est que bonds et crochets
Qu’il exécute sans rien lâcher.
Puis s’estimant satisfait
Du travail bien fait
Il bondit dans les fourrés
Et en un instant disparaît.
Quelques minutes plus tard arrive sur scène
Des chiens hors haleine.
Ils sentent, flairent,
La truffe à ras de terre.
Ils suivent la piste au plus près,
Silionent tout le pré.
Tout à coup, ils perdent la trace,
Font grise face.
Mais voilà un nouveau protagoniste
Qui vocifaire et peste.
Les traitant d’incapables,
Que leur flair n'est qu'une fable.
Puis il se met en chasse
Du moindre indice.
Le temps passe,
Pas la plus petite trace,
Pestant et fulminant de plus belle
Contre leur proie qui s’est fait la belle
L’homme et ses chiens s’en retournent
Quittant penaud la scène.
Le lapin alors se lève
Et après cette courte trêve
Reprend son existence
En allant se remplir la panse.