Le tic-tac de l’horloge habite le couloir
Où de rares tableaux se croisent dans le noir.
Le monde est au salon et retient son haleine
Car s’en vient le bébé déboulant non sans peine.

A deux pas, un jeune homme attend, seul dans son coin,
Que le ventre assouvi de son tendre conjoint
Lui donne cet enfant qu’il veut pour descendance
Prévoyant que ces lieux lui feront résidence.

Son épouse en gésine affiche sa douleur
Tant la tâche la mine et rougit sa couleur ;
Ses longs gémissements qui remplissent la chambre
Lui donnent du ressort en ce mois de novembre.

La lente progression lui promet délivrance
Tandis que sa grimace évoque la souffrance.
Dans un ultime effort elle peut expulser
Le bébé de son corps pour enfin l’embrasser.

Lors le cri qui s’en suit prévient le voisinage
Qu’un être est arrivé pour grossir le ménage.
Tout se calme soudain et l’on voit dans le ciel
Une étoile de plus au registre officiel.

Seule, au fond, cette horloge a gardé son sang froid
Faisant de son long bras le seul bruit de l’endroit.
Donner le jour aux jours, en sa calme cadence,
Est sa tâche sans fin pour meubler le silence.

Le tic-tac est le cri délivré par le temps ;
Il donne le tempo de tous nos mouvements.
En ce jour de naissance un penchant pour la fête
Donne envie aux parents de chanter à tue-tête.