Tant pis...
Suis donc devenue une mégère ....
cette femme, qui écoute aux portes...
parce que sa vie, l'indiffère...
et que la curiosité l'emporte...
Je n'ai pas vu le temps passer...
il devait être bien pressé ...
j'y suis pourtant habituée ..
en coup de vent, il s'est sauvé...
De mes oignons je m'en occupais
des larmes en sont même coulées
puis l'ennui puis..que vais je donc faire...
écrire au sang de mes vieilles artères...
Je n'ai pas vu le temps passer...
mes mains n'ont pas les ongles faits..
elles étaient bien trop affairées ...
travailler, travailler jusqu'à m'anesthésier ...
Je me suis promis, et aux lilas aussi...
puisqu'ils vont arriver, dans un mauve joli...
le printemps se baladera longtemps ...
dans ma mémoire chiffonnée au vent ...
Je n'ai pas vu le temps passer,
je n'ai pas cru qu'il était si pressé...
tout est allé si vite le goujat ..l'impoli...
il aurait pu m'attendre, par galanterie....
Me sens mégère, plus que femme au fil des ans
cette voisine aux yeux noirs si solitairement ...
cette rabat joie, cette casse noix, cette casse pieds...
mais je vous assure je n'ai pas vu le temps passer...
C'est de la faute à la vie, c'est de la faute au temps...
pourquoi s'échappe t'il ...pourquoi ces cheveux blancs...
alors qu'en blonde je faisais rêver quelques amants...
j'épie les gens heureux jalousement, lamentablement....
On a du temps pour soi en mégère...
on prend un malin plaisir à déplaire...
il est si facile de ne pas plaire...
et tant pis si je vous semble amère....
Isabelle le 10 mars 2023
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