Regarde cette pluie, présage du beau temps,
Tomber dans le rappel d’un - c’était mieux avant -
Quand l’amour et la joie mélangeaient leur salive,
Avant que l’un des deux ne parte à la dérive.
Devant toi, le spectacle assidu de la vie;
Chaque fin de repas rapporte un appétit
Différent de la veille, un miracle certain :
Tes larmes aujourd’hui forgent les lendemains.
Jusqu’au bout de tes cris, le dégoût d’être ici,
L’injustice au couteau qui déchire tes nuits
Noires comme un tunnel… Et le jour en promesse,
De la gifle fait naître une étrange caresse.
L’espoir est validé, te voilà sur tes pieds,
De nouveau, cœur ouvert, prêt à tout embrasser,
Jurant avec ardeur que le temps cicatrise
Sans que l’on n’y consente… Ô blessures promises !
Puisque rien désormais ne peut t’ennuager;
La journée a chassé de ton ciel étoilé
Toute l’obscurité; salvatrice lumière
Gratifiant le présent d’avoir quitter l’hier.
Regarde l’astre jaune, avis de mauvais temps,
Aveugler le regard de tes yeux alarmants,
Comme si ton sourire aux saveurs gobe-mouche
Avait pris le parti d’endimancher ta bouche.
Devant toi, chante encore au dessein d’un refrain,
La peur de tourniquer du bonheur au chagrin,
Puisque sur le papier, tout est déjà écrit :
Chaque fin de journée met au monde la nuit.
Enfin presque au sommet, mis sur liste d’attente,
Une dernière marche avant la redescente,
Tu profites aux matins des rayons du soleil
Sans savoir que le soir a besoin de sommeil.
L’échec est validé, te revoilà sous terre,
A compter les sanglots d’un retour en arrière.
Tu y as cru pourtant… Le coup d’œil avisé…
Comment as-tu pu voir que cela durerait ?
Puisque rien désormais ne peut te consoler,
Pas même la promesse ornée de vérités
Qui invite la pluie, présage du beau temps…
Ce vers appelle ça : la chance des vivants.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.