À ma grand-mère Anna ...



Entre larmes et sangs coulés,
Il est une mémoire qui ne peut s’oublier.
Quand la cruauté s’enivre d’extase,
Il est une souffrance que le temps ne saurait effacer.
En ce jour de juin, l’horreur n’est plus très loin.
En ce jour de juin, nul ne se doute de son destin.
En ce jour de juin pourtant, c'est là qu’ils devront se lâcher la main.


Dans le village encerclé, hommes, femmes et enfants devront être séparer.
Quand l’orage fut venu, les hommes furent conduits en ces lieux d’où on ne revient plus.
Fusillés pour la plupart, mais aussi blessés pour certains,
Ces derniers embrasés, périront par la paille et le foin.
Au coeur de la tempête, mères et enfants seront eux aussi sacrifiés.
Prisonniers d’une église en feu, l’épreuve douloureuse de devoir se dire adieu.
Mais entre ces flammes de l'abandon, comment croire alors en l'existence de Dieu ?


Écriture sombre d’un épilogue tourmenté,
Suivront les pages noires d’humbles femmes dévêtues et abusées.
Par la question dérangeante du pourquoi, comprendre les raisons de ce double assassinat.
Quand la folie rejoint la barbarie, que faire dès lors devant celles-ci ?
Au nom de ces victimes innocentes, avec honneur, le devoir de nous indigner.
Au nom de ces cadavres terrifiants et terrifiés, avec honneur, le devoir de ne pas oublier.


Histoire abominable ou abomination de l’histoire,
Oradour, ton nom pour toujours.
Histoire abominable ou abomination de l’histoire,
Se souvenir, ce n’est pas haïr,
Se souvenir, c’est au contraire reconstruire,
Se souvenir, c’est tout simplement ne pas les trahir.



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En ce 10 juin 1944, à la recherche de résistants, les troupes nazies SS Das Reich encercleront le petit village d'Oradour dans le Limousin.
Ironie de l'histoire, la haute Vienne possède deux villages du même nom, mais l'un porte celui de la Glane et l'autre de la Vayre.
La tragédie démontrera que les troupes SS Das Reich se sont trompées d'Oradour.
Une erreur qui me permet aujourd'hui de vous écrire ces lignes.
Une erreur qui enfant me fût longtemps cachée.

Ma grand-mère Anna ainsi que celle qui allait devenir ma mère étaient toutes deux d'Oradour sur Vayre.

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Vieillir est une chance que nous offre la vie ...