Et je te regarde partir
laissant derrière toi
des gouttes de buée dégoulinant sur la vitre
Et mes cils retiennent pudiquement la salinité de mes yeux
Des larmes lavent mon âme des souillures d'un passé naufragé
Et je suis sur un radeau perdu sur les flots des sanglots
Emmène avec toi les souvenirs de jours tumultueux
Emmène les présences et les absences de moments abrasifs
Transmets mes doléances au futur naïf
d'une vie arrachée de la sérénité de l'amour
par les griffes de la cupidité
par le cimeterre de l'égoïsme
...par l'ignominie d'un destin complice
Disparais derrière la brume qui efface tes traces
Disparais avec le cortège des corbeaux des présages
Disparais derrière les aiguilles de l'horloge noir
Disparais derrière le rideau de mes paupières
qui baisse dans la nuit du néant
...de mon néant, de mon anéantissement
M.Benali
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"Les mots font l'amour" (André Breton)...