Ta tombe même fleurie dominée par le gris
tu n'es pas seule ici, mais peut être l'ennui
mais dis moi pourquoi s'indignent les feux follets
qu'ils brûlent autant qu'un cierge pour prier ....

C'est d'un calme olympien on y repose en paix ...
c'est à peine si le vent parvient à le perturber
mais dis moi dort-on les yeux fixés vers le haut
étalé là sans plus pouvoir broncher ni dire mot.

Je viens traîner la peine avec ses douteuses questions
est ce une dernière demeure ce bois taillé en prison
mais dis moi le douillet de ces quatre planches boisées
conviennent-elles à l'âme je l'entends soupirer ....

Il y a les plaques de marbre petits mots tendres
nous ne t'oublierons jamais mais le temps nous fera cendres
mais dis moi entends tu ma petite voix de circonstance ..
me vois tu là raide comme un I majuscule et larmoyant.

J'entends des pas de pleurants s'avançant en cortège
c'est un décès tout frais avec des gerbes de louanges
mais dis moi tu auras un voisin cela me rassure ...
toi si sensible et si causante d'avant l' ultime cassure.

Puis il y le fleurissement ponctuel de la grisaille des lieux
tous ces morts qui ne se partagent jamais leurs bouquets
mais dis moi toi qui n'aimais pas le chrysanthème désolé
l'aimes tu maintenant novembre parlant de saints et de Dieu.

Quand s'indignent les feux follets, c'est qu'un mort les a quittés
c'est que ce dernier en avait assez de dormir et fleurs de passage
dis moi confirmes moi que tu es bien arrivé au creux d'un nuage
et ces feux de joie que l'on voit de là haut, s'ils dansent en feux follets.


Isabelle le 17 févier 2022

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