Menteuse
Menteuse, tu as embué mon esprit
Par ton verbiage et abêtit mon ouïe
Tel le charlatan au jour de foire
Qui vante à grands cris ses pouvoirs,
Tu aimes être flattée à grand vivat,
Qu’importe pour toi de qui qu’il soit,
Tu aimes exhiber ton hautain orgueil,
Tel le paon sous sa roue en éventail,
Toi qui, longtemps me faisais croire
Par ton ensorceleur beau vocabulaire
Emmiellé d’un déluge de mensonges
À un paradis d’inimaginables songes,
Pauvre sycophante, te voilà dévoilée,
Pareille à une grelottante étoile d’été
Dans une nette et claire nuit sans nues,
À la pleine lune en sa phase révolue,
Un épouvantail dans un champ rasé,
Abandonné après les moissons d’été,
En une croix tressée de vieux roseaux,
Affreux et débardé de ses lambeaux,
Voilà donc ce qu’à mes yeux tu vaux
Et, à tout cela, je n’enchérirai point mot.
Bari