Plume de platine Inscrit le: 24/1/2015 De: Envois: 3253 |
AU LARGE DE L'ENNUI
Sais-tu qu’au large de l’ennui se trouve une île Au décor loufoque, ni rives, ni plages, ni falaises, Ni bruit. Habitée de rêves, d’âmes indociles, Et dans son espace tous les nuages noirs se taisent.
On y vient à bord d’un radeau fantôme, la nuit, Déposer sous la lune les angoisses de l’aurore, Verser les larmes du chagrin, oser les cris, Oublier, prendre l’avenir à bras le corps.
On côtoie la moustache à l’accent de Dali, La Fanette de Brel que la mer a rendue, Le misanthrope de Molière en catimini, Le masque d’un clown triste et la corde d’un pendu.
On entend une chanteuse à la voix casserole, On fait le grand écart avec une vieille Étoile De ballet ; Roméo avec Charlot rigole. Sans discours, sans apparat, l’humain se dévoile.
Sur cette île le bonheur gnangnan n’existe pas. Un festival d’insouciance remplace le Temps, L’imaginaire impudique est panorama, On aime l’esprit et on chasse le faux-semblant.
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