Jamais de masque
Nous étions en mille neuf cent cinquante-neuf,
Un douze septembre radieux, un très beau jour.
Pour nous, notre premier jour, un règne tout neuf
Qui sacralisait à infini notre amour.
Devant Dieu et les hommes, nous étions unis.
Il y a chérie, plus de soixante et un ans.
Ensemble, nous avons traversé des ennuis
Mais nous sommes restés de merveilleux amants.
Il voudrait nous séparer ce vilain virus
Ne le craignions pas, ce n’est qu’un petit minus.
Sans égard pour ce temps et ces pesants fantasques
Nous sommes restés à jamais inséparables.
Les hommes veulent nous séparer par un masque,
Une séparation qui est inacceptable.
Qu’importe leurs idées, leurs nombreuses bêtises,
Notre mariage est pour toujours indestructible.
Nous n’avons nul besoin des moroses expertises
Notre amour est durablement irréversible.
Il voudrait nous séparer ce vilain virus
Ne le craignions pas, ce n’est qu’un petit minus.
La vie parfois nous impose des infortunes
Que nous devons combattre à deux résolument.
Nous avons en nous la plus belle des fortunes,
La bravoure de notre union comme argument.
Embrasse-moi chérie, sans ce terrible masque
À nous, rien ne pourra jamais nous arriver.
Laissons-nous emporter par nos infâmes frasques
Nous sommes seuls à pouvoir les objectiver.
Il voudrait nous séparer ce vilain virus
Ne le craignions pas, ce n’est qu’un petit minus.
Daniel Lefebvre
14/05/2020
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