Remonter le courant dans les flots déchaînés
Remonter le courant sans trêve ni repos,
Malgré l’effort qui nous fait mal dans tous les os.
Ne pas être dans les tourbillons entraîné.
Tire sur tes rames sans jamais perdre espoir.
Si tu te sens faiblir, les branches accueillantes
De nos bras et nos mains, fortes, encourageantes,
Te hisseront plus haut du matin jusqu’au soir.
Car tu nous as montré le plus grand des courages,
Affrontant jusqu’ici le fleuve Destinée
Qui souhaitait dans ses tourbillons t’emmener,
Et tu as déjoué ses séditieux ouvrages.
Alors, tire sur tes poignets qui te font mal.
Les eaux ne resteront pas toujours si sauvages.
Tu vas gagner la course et ce serait dommage
De manquer l’arrivée et le but triomphal.
Quand tu seras enfin en haut des grands rapides,
Tu atteindras alors une crique sereine,
Plus profonde qu’un lac, sertie dans une arène,
Et nous applaudirons ton courage intrépide.
Au bout de ces eaux calmes, une belle cascade
Saluera ton entrée dans une vie nouvelle.
Le ciel sera plus bleu et la forêt plus belle,
Te récompensant pour ta vaillante escalade.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)