La raison du plus fort,
Est toujours la meilleure,
Je plante le décor,
Avant conte au lecteur,

Un agneau bien mignon,
Buvait dans un ruisseau,
Quand un loup très grognon,
Vint montrer son museau,

La faim le tenaillait,
Son estomac à jeun,
Ne laissant pas en paix,
Les envies du gredin,

Il dit à l’agnelet,
Tu bois tout mon breuvage,
Puni soit ton toupet,
De troubler mon eau sage,

Sire, lui dit l’agneau,
Ne vous irritez point,
Je me tiens bien trop haut,
Pour polluer de si loin,

Si fait, lui dit le loup,
Ta langue trouble l’onde,
Je ne suis pas si fou,
Je la sais vagabonde,

Je me suis laissé dire,
Des ragots l’an dernier,
Qui m’ont bien fait souffrir,
Par tes soins racontés,

Mais non lui fit l’agneau,
Ça ne se pouvait pas,
Je ne bêle pas haut,
Je suis né après ça,

Peut-être alors ton frère ?
Je n’ai pas de frangin,
Serait-ce donc ta mère ?
Ma foi quelqu’un des tiens ?

Car vous êtes méchants,
Vous, vos pâtres et vos chiens,
Tous les jours me chassant,
A je ne sais combien,

Il faut que je me venge,
Hurla bête cruelle,
Maintenant je te mange,
Y mettant tout mon zèle.


Linette – 8 avril 2019