M’évadant de ce palais d’argile
Je m’enfonce dans l’immensité du désert
Fuyant ce présent stérile

Soudain ! La tempête fait rage, faisant tournoyer le sable
Au loin derrière ces dunes
Est-ce le rire méprisant du Diable
Qui me parvint ?

Me laissant choir, je chute, impuissant
Attendant que vienne me cueillir la grande Faucheuse
Alors que je pensais tout espoir perdu

Une lueur de vie rompt ce silence
Quel est donc ce mirage qui s’offre à ma vue ?
Serais-je victime d’un enchantement ?

Se détachant du soleil levant
Des cavaliers bleus galopent, m’encerclant
Un homme s’approche tout doucement
Son sabre accroché à la ceinture

Découvrant son noble visage dissimulé par son chèche
Il vint s’agenouiller devant moi
Me murmurant des mots dans un dialecte inconnu
Au doux accent chantant
Me tendit la main, puis m’emporta sur sa monture
M’arrachant à cet univers hostile
Où tout n’est que mort, chaos
Pour m’emporter dans son royaume
Où règne la quiétude d’un monde nouveau
Toi mon bel étranger

Tu m’as élevé au rang de bardache
Nous plongeant à corps perdu dans la volupté
Frénésie effrénée de ces nuits érotiques
Ô combien enivrantes de luxure !
A la lueur des bougies
Nous nous prélassons parmi ces coussins
Cousus d’or et d’argent

Ma tête reposant sur ton puissant torse
Je sens mon cœur qui bat la chamade
Au rythme des tambours

De mes doigts tremblants, je caresse
Les fines ridules qui entourent tes yeux d’azur
Toi mon héros ténébreux, solitaire
Me courtisant nuit après nuit
Inlassablement

Me délectant de ce doux breuvage exotique
Aux notes parfumées de menthe
Qui m’enveloppe de sa chaleur
J’écoute mon prince berbère
Me contant dans sa langue natale
Les légendes des temps anciens…

Bien des lunes se sont écoulées depuis
A présent, je sombre dans un sommeil serein
Reposant au côté de mon roi mage.