EFFLUVES...
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Ma mémoire est sensible aux lointaines chansons.
Elles sont vie d'avant dont on ne se sépare,
Oisillon d'un ailleurs qui piaille sans raison,
Ce sont des fleurs en fleur dont la tête se pare.
Ma mémoire s'éveille aux senteurs, aux parfums,
Effluves de cretonnes étranglées à la taille.
Rideaux de lourds secrets détachés un à un
Dans le soir qui s'éteint quand dame lune baille....
Ce sont fruits de saison cueillis sur les chemins,
Bouquets de giboulées ouverts sur ma jeunesse,
Mille pleurs d'un jardin dont je garde sans fin
Le goût de la rosée, mémoire de vieillesse...
Dans les moindres replis vit cette vieille dame,
Hulotte de la nuit que tous les vents hululent.
La mémoire s'éveille, nous ouvre les sésames
De ces portes chagrins ou joies qui nous bousculent...
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas