Hydra
L’hydre aux sept têtes dressées sur mon chemin
M’interdit, sans appel, de poursuivre plus loin.
La première me scrute et dans ses yeux acier
Je lis la tentation de la facilité.
La seconde me hume et sur son mufle noir
Se reflète lugubre l’ombre du désespoir.
Quand bruissent les écailles de la troisième gueule
Je saisis quelle erreur fut de demeurer seul.
La quatrième soeur montre ses crocs déments
Image terrifiante de mon ressentiment.
De la cinquième bouche coule bave qui ronge
A laquelle se mêlent mes plus vieux mensonges.
La sixième vomit une ardente nuée
Flammes pestilentielles exhalant les regrets.
Le septième cauchemar hurle enfin sa fureur
Echo assourdissant de ma propre frayeur.
L’hydre aux sept têtes dressées sur mon chemin
M’interdit, sans appel, de poursuivre plus loin.
Ne pouvant triompher sans arme et sans armure,
Je ne peux espérer connaître le futur.
Te servant de ta main comme d’une lame fine
D’un coup bien ajusté, tu tranches leur échine.
Ton amour immortel à jamais m’illumine
Et vers des lendemains à nouveau je chemine.
B.
----------------
Un homme pleure.
Arrose une fleur.
Cueille la vie.
Un homme sourit.