Plume d'argent Inscrit le: 12/9/2009 De: Envois: 399 |
Deux anneaux Deux anneaux
Pour forger deux anneaux à l’insu des dieux, Il y a un millénaire j’ai détaché une étoile de la nuit. En ai rangé un dans une boite à l’abri des yeux, Puis je suis remonté sur la voie lactée sans faire de bruit.
Au cours des siècles je suis revenu régulièrement, Dans l’espoir que sa cachette avait été trouvée. Qu’il avait par son appel su montrer l’emplacement, Ou il repose à la terrienne qui m’était destiné.
Durant des décennies j’ai attendu allongé sur une branche, Que son ombre vienne se confondre avec la mienne. J’ai guetté sa venue par les lacets bordés de pierres blanches, Qui devait la conduire jusqu’au pied d’un vieux chêne.
Pendant des années du haut de l’arbre je fus le gardien, De la boite actionnant la mise en route de mon cœur. Pour l’humaine qui devait me faire devenir humain, Celle à qui je dois passer l’anneau dont je suis le seigneur.
Mais la terre s’est mise à trembler il y a quelques mois, Quand j’ai ressenti son pou sur l’onde d’une vibration. Je suis descendu d’entre les feuilles de ma tour de bois, Pour prendre la route avec ma plume dans sa direction.
Pendant des semaines j’ai usé mes pieds sur des terrains hostiles, Usé ma plume qui s’accordait avec les battements de ma poitrine. Pour atteindre les peines en gouttes fraîches de ma terre d’asile, Au sommet de l’échelle du mal ou sur sa lune pleure Colombine.
J’étais assis devant un feu qui marquait ma position, Ma plume griffonnait encore sur mon ancien grimoire par amour. Quand en arrivant soudain aux cimes de mes émotions, J’ai entendu ses larmes tomber, c’était il y a sept jours.
Durant des heures j’ai cherché la source de ces perles divines, Dont le son du fracas sur la terre était arrivé jusqu’à moi. Ecorché ma plume sur des sentiers de vers jusqu’à la racine, Pour arriver devant elle la prose en main...les bras en croix.
Au cours des dernières minutes je rêvais encore de cette jolie dame, Ramassant ses pétales fanés dans les allées du jardin d’eden. J’avais trouvé l’entrée du passage qui conduit au repère de son âme, J’avais vécu dix siècles pour que ses lèvres rejoignent les miennes.
Dans quelques secondes j’aurais fini de révéler ce secret enfoui, Venu du fond du volcan d’un astre aux notes amoureuses. Qui attendit pendant mille ans que pour l’éternité soient réunis, Les deux anneaux d’étoile qui unissent les âmes ténébreuses.
|