Puisque c’est ma rose

C’est une fleur dont la corolle a été heurtée,
Dont on a épuisé la dernière goûte de parfum.
Une beauté dont les pétales ont été décolorés,
C’est une rose refermée dans un bulbe de chagrin.

C’est une fleur dont le sépale a été desséché,
Dont on a rallongé les pointes des épines.
Qui s’en approche s’y pique, se met à saigner,
C’est une rose dont on a brûlé les étamines.

C’est une fleur dont on a sectionné les anthères,
Qui porte en son stigmate d’odieuses cicatrices.
Une sentimentale déracinée, arrachée de sa terre,
C’est une rose dont j’aimerais caresser le calice.

C’est une fleur à laquelle je ne parle que de loin,
Que j’essaie de faire renaitre d’une encre « magique ».
Je la contemple tendrement assis dans mon jardin,
C’est une rose qu’il faut apprivoiser…elle est unique !

De toutes les fleurs qu’il reste à cueillir de par le monde,
Il n’y en a qu’une qui alimente la source de ma prose.
J’attends de la voir à nouveau éclore, j’attends la seconde,
Parce que c’est moi qui l’ai soigné, puisque c’est ma rose.