Mes jambes se baguenaudent
Sur le ventre de la terre.
Je me vois, en chiquenaude,
Fouler les sableux cratères,
Loin des reliefs naturels
De mon boueux univers.
Les cris des tourterelles
Dans un cactus découvert,
Fendent la paix du désert.
Les sables aux maints nombrils
Enveloppent la misère
D'une nature stérile.
Mais nul cordon ne relie
Cet espace arénacé
Aux flots de mélancolie
Qui sont dans l'abîme placés
Abreuvant un certain monde
De tristesses transformées
En une terre féconde
Par maintes eaux enflammées.
L'astre, aux larmes chaleureuses,
Émerge des douces dunes,
Des poitrines généreuses
Élevées aux clairs de lune.
Aux aurores désertiques,
L'astre pleure dans le sable
En mille rayons rachitiques
Peignant d'un brun inclassable
L'épiderme sablonneux
Des parties de la nature.
Sous le ciel lumineux,
S'exposent maintes sculptures
De sables arachnéens
Soufflées régulièrement
Par le vent céruléen
Rugissant les noirs tourments.